La résolution 2793 est adoptée, une nouvelle force de sécurité onusienne en Haïti bientôt

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Bientôt une nouvelle force de sécurité en Haiti.
En effet, le Conseil de sécurité des Nations-Unies vient d’adopter la résolution 2793 autorisant, pour 12 mois, la transition de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MSS) en une  » Force de répression des gangs » (GSF), ainsi que la création d’un Bureau d’appui des Nations unies en Haïti (UNSOH).
Le résultat du scrutin : 12 voix pour, 0 contre et 3 abstentions.
La Chine, La Russie et le Pakistan ont fait sont les pays ayant fait abstention. Ils avancent qu’Haïti n’a pas de gouvernement légitime pour justifier leur vote.
La résolution a proposée par les Etats-Unis de concert avec le Panama.
Le texte est adopté au titre du Chapitre VII de la Charte.
La résolution autorise les États participant à la MSS à se transformer en GSF et à « prendre toutes les mesures nécessaires » pour exécuter le mandat.
Parmi les tâches clefs : opérations ciblées et fondées sur le renseignement pour neutraliser, isoler et dissuader les gangs ; sécurisation d’infrastructures et lieux de transit (aéroport, ports, écoles, hôpitaux, centres de détention, carrefours) ; soutien à la Police nationale d’Haïti (PNH), aux forces armées et aux institutions nationales afin de créer des conditions de sécurité propices aux élections et aux activités humanitaires, y compris l’accompagnement de sorties sécurisées pour ceux qui souhaitent quitter les gangs, enfants compris ; lutte contre le trafic d’armes et renforcement du contrôle des frontières terrestres, maritimes et aériennes.
Le plafond de personnel est fixé à 5 550 (5 500 militaires et policiers, 50 civils). Sur le pilotage, le Conseil prend note d’une « groupe permanent de partenaires » (Bahamas, Canada, El Salvador, Guatemala, Jamaïque, Kenya, États-Unis) chargé de désigner le commandant de la GSF et un « représentant spécial de la GSF » (fonction hors système onusien) pour la représentation stratégique et la coordination.
Le dispositif insiste sur le respect strict du droit international, notamment du droit international des droits humains, et renforce les garde-fous : mécanisme de conformité robuste pour prévenir, enquêter, traiter et rendre publics les abus (y compris exploitation et violences sexuelles et harcèlement) ; déploiement de conseillers pour la protection des femmes et des enfants ; réponse centrée sur les survivant·e·s. Le texte demande que la planification et la conduite des opérations intègrent pleinement la protection de l’enfance et des groupes vulnérables.
L’UNSOH fournira un soutien logistique et opérationnel : rations, carburant, eau, hébergement, infrastructures (base principale et bases avancées), soutien médical et mobilité, communications stratégiques, systèmes informatiques et SIG, ainsi que le remboursement des équipements appartenant aux contingents, y compris pour les catégories d’armements létaux. Toute assistance de l’UNSOH sera fournie en conformité intégrale avec la Politique onusienne de diligence raisonnable en matière de droits humains (HRDDP). Pour la PNH et les forces armées haïtiennes, l’appui est limité aux évacuations médicales en zone d’opérations conjointes lorsque celles-ci s’inscrivent dans le concept stratégique de la GSF.
La résolution organise la coordination : la GSF coordonne régulièrement ses activités, plans et résultats avec le BINUH et l’Équipe pays de l’ONU afin d’assurer complémentarité et synergies. Le Secrétaire général rend compte au Conseil dans ses rapports réguliers sur Haïti ; le représentant spécial de la GSF doit, dans les neuf mois, présenter une stratégie assortie de mesures de résultats et d’objectifs datés, avec des jalons vers un état final.
Le Conseil réaffirme le respect de la souveraineté et de l’indépendance politique d’Haïti. En toile de fond : une crise sécuritaire et humanitaire aiguë, une PNH et une MSS sous-équipées et en effectifs insuffisants, et des gangs dominant une large partie de Port-au-Prince. La GSF et l’UNSOH entendent répondre à ces lacunes capacitaires et logistiques identifiées depuis 2023.

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